A découvrir !
La critique de Marie-Dominique Godfard sur Bibliobs
L'interview de Simonetta Gregggio sur evene.fr à l'occasion de la sortie d'Etoiles, l'occasion de revenir sur ses débuts en littérature.
Vous avez lu ce livre ? Notez-le !
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Cette question lancinante, Jean-Louis Fournier l'aura entendu maintes fois. Nul besoin ou presque d'y apporter une réponse, car Thomas ne la retiendra pas. Thomas, ainsi que son frère Mathieu sont tous deux handicapés. Fortement handicapés, à près de 80%. Jean-Louis Fournier restitue ici, ce qu'est et a été la vie de famille avec ses deux petits : douleur de la découverte du handicap, douleur de les voir demeurer dans leur monde, alors que les enfants des amis, de plus en plus rares, grandissent et se posent des questions de la vie de tous les jours. Ces questions-là sont épargnés à Mathieu et à Thomas, pas forcément à leurs parents, qui vivent chaque jour comme il se présente. Entre (sou)rires et tristesse, mais avec une immense tendresse et un amour merveilleux, Jean-Louis Fournier vous font rencontrer Mathieu et Thomas, dont comme beaucoup d'autres enfants on ne parle pas, comme si l'handicap serait contagieux. Cette lecture vous désarçonnera, vous fera prendre conscience de la souffrance de l'handicap mais aussi courage immense de ces parents, qui saisissent également les moments de joie et subliment ou dédramatisent les difficultés grâce à l'amour et l'humour.
Où on va papa?
Jean-Louis Fournier
Stock
154 pages. 15€. ISBN : 978-2-234-06117-0
A découvrir !
Pour les parents, en recherche d'aide, la liste de diffusion Aide et entraide de parents d'enfants handicapés
L'AFEH (Association des Familles d'Enfants Handicapés)
Le site de l'Arche fondée par Jean Vanier, dont l'initiative a donné naissance à plusieurs foyers de vie pour personnes handicapées adultes
A voir !
Ces Invités offrent un spectacle détonnant et tristement comique devant leurs certitudes. Assouline étonne et réglae le lecteur avec un style léger et plein de dérision. Assouline explore avec le souci du détail d'un entomologiste les moeurs et le savoir-vivre particulier de ce microcosme. Le personnage de Sonia, apporte son grain de sel, légèrement sans pertes et fracas finalement, mais remet quelques pendules à l'heure, notamment sur la beurgeoisie (et oui, Sonia est une jeune femme arabe, thésarde de surcroît !). Un dîner terrible à lire, et auquel on voudrait absolument échapper dans la réalité !
Les Invités
Pierre Assouline.
Editions Gallimard.
207 pages. 17.90€. ISBN : 2-07-0784425-7.
Vous êtes à la recherche d'un roman surprenant et rafraîchissant ? N'hésitez pas alors à vous plonger dans Victor de Michèle Fitoussi ! Originalité et humour sont au rendez-vous dans cet ouvrage dont le personnage principal éponnyme est un vieil original, d'une culture sans faille, laissé seul à son triste sort dans un logement miteux. Victor, 80 ans, a-t-il encore toute sa tête pour vouloir rester dans un tel lieu sa santé déclinant ? Il a, en tout cas, suffisamment d'esprit et de charme, pour se faire apprécier de sa jeune voisine, Alice, journaliste en herbe.
Fortement remuée par le destin réservé à ce papy à la connaissance encyclopédique, la jeune femme propose un reportage sur Victor à sa rédaction. Mais comment arriver à convaincre un ancien grand reporter, toujours sur le qui-vive, à la recherche du dernier scoop, évoluant dans une rédaction dont la ligne directrice est le "sensationnel" de bien vouloir consacré un article à un papy, seul comme beaucoup d'autres ? Alice manque peut-être d'expérience mais pas de ressources ! Et s'il s'agissait de faire adopter Victor ?
Ce papython déjanté est une pépite pleine de surprises. Bien sûr, un sujet aussi décalé prête à sourire, dès que l'on parcourt ces quelques lignes : "Vieux monsieur solitaire, sans attaches ni famille, expulsé de son domicile par son propriétaire, cherche foyer aimant et chaleureux pour vivre heureux. Ecrire au journal qui transmettra." Victor, au charme séduisant, est également un personnage haut-en-couleurs offrant plein de rebondissements à une intrigue mignonette, mais pourtant fouillée. En effet, Victor, brasse pour notre plus (malin) plaisir, la situation de plus en plus difficile des seniors, l'exclusion, l'adoption, le journalisme sensationnel, la quête du bonheur, mais aussi la perfidie et la trahison, dans un cocktail détonannt à découvrir absolument. Une pépite, je vous dis ;)
Victor
Michèle Fitoussi
Edition Grasset
372 pages. 18€. ISBN : 978-2-246-69931-6
de Muriel Barbery
Je suis toujours dubitative face aux engouements universels. Face au phénomène 2007 qu'a représenté l'"Elégance du Hérisson", bombardé de prix l'année passée, il en est de même.
Ce roman nous plonge dans l'univers atypique d'une concierge de la rue Grenelle, bien évidemment "petite, laide, grassouillette", comme se doit être - paraît-il ! - toute concierge digne de ce nom. Celle-ci, ignorée et méprisée, ignore et méprise également à son tour et c'est semble-t-il bien légitime. Se gardant de régenter cet immeuble aux habitants bourgeois, elle endosse et joue son "rôle" de concierge avec scrupule et perfection ... dissimulant dans les moindres détails sa "véritable" nature : loin d'être un être de peu d'intérêt et de peu d'éducation, celle-ci nourrit une égale passion pour la peinture flamande, le cinéma japonais ou Tolstoï ... Tout semble aller pour le meilleur des mondes, où tous semblent s'ignorer et se mépriser cordialement, jusqu'à ce qu'un nouveau locataire et une petite fille suicidaire se lient d'une profonde amitié avec cette concierge atypique.
Telle une conversation au long cours avec le lecteur, la concierge Renée se livre dans une sorte de monologue intérieur, ainsi que Paloma, la petite fille riche suicidaire, un brin arrogante également, bien sûre d'elle et vaniteuse à souhait, qui compte laisser en guise de legs son "Journal du mouvement du monde" et sa somme de "Pensées profondes", rien que ça ... Après une première partie, qui se met en place en douceur, chacune se livrant, lentement, dans un autoportrait aux touches "impressionnistes", le roman prend un nouveau souffle, plus rythmé. Si la plume de Muriel Barbery est maîtrisée, celle-ci s'offre quelques gourmandises (coquetteries ?) littéraires, mais l'indigestion guette. L'ensemble manque de teneur et de légèreté, l'écriture reste inégale basculant et bousculant le lecteur dans un méli-mélo de mots inusités - et pour cause - et de tournures alambiquées. Les portraits, au lieu de dénoncer ces stéréotypes clairement, forcent malheureusement le trait, ne s'avèrent guère convaincants et échouent à accomplir leur mission : car c'est bien cela la difficulté, à vouloir faire de cette madame Renée, un être d'exception, les concierges n'en sont que d'autant plus brocardées. Quant aux autres personnages, ils ne s'en tirent guère mieux et récoltent le même traitement manichéen : arrogance des bourgeois-riches-éduqués et haine-des-pauvres-incultes. Il est dès lors difficile de s'attacher à Renée et Paloma, dont on retient avant tout leur aigreur et leur suffisante conviction en leur supériorité ... L'Elégance nous offre quelques - belles mais peut-être trop convenues - reflexions sur la Beauté dans l'art et dans la vie, malgré une fin à la dérobade et un peu faible. Une lecture qui, pour ma part, a demandé beaucoup de persévérance, et pour laquelle je retiens, quelques brefs éclats, trop rares pour m'épargner un sentiment de labeur.
Le site des éditions Géorama : http://www.georama.fr/
Le site de Hervé Bellec : http://myspace.keonnected.com/mbellec/fr/index.html
Récit de voyage au Vietnam.
de Jean-Luc Coatelem.
A travers ce livre de route, Jean-Luc Coatelem, écrivain et journaliste à Géo, nous invite à le suivre lors d'un voyage aux allures de pélerinage, sur les traces de son grand-père, Camille, officier de l'Empire Français, dans l'Indochine des années 20. Nous sommes en 1990 et désormais, les voitures de grande remise ont cédé la place aux scooters et autres tuk-tuk, l'Impérialisme au communisme, puis à un capitalisme agressif où tout est marchandise dans ce pays encore fragilisé par son Histoire mouvementée. Coatelem alterne adroitement, par un effet miroir incisif, une peinture du Saïgon communiste qui "défie la morale socialiste" et extraits de livres contemporains à son grand-père (Cochinchine de Léon Werth, textes du Comité du Tourisme colonial ...) Ce récit entraînant se lit avec plaisir - et bien rapidement ! - servi par une plume alerte.
Une critique détaillée est à paraître dans la revue In-Fusion N°3 consacrée au voyage.
Extrait :
"Difficile de voyager avec des livres. Certains pèsent aussitôt, d'autres s'égarent, tous s'écornent et s'abîment. La plupart du temps, l'énergie même manque pour les lire : franchi quelques centaines de kilomètres, une poignée de méridiens, le volume convoité se métamorphose en vilain petit canard ; l'auteur choyé tombe son masque, il devient affreux rabat-joie emporté par erreur, un intrus dans vos tropiques ... Rien, aucune ligne, pas même un frisson d'envie, tristes victimes du décalage. Les belles fictions se fanent, fresques antiques bues par une lumière nouvelle, comme dans le film de Fellini ... J'ouvrais plutôt mes fenêtres sur le Tibre, le Tage ou la mer d'Oman pour admirer les reflets de l'eau sous le ciel. Et je humais le soleil, les yeux clos, vrai lézard, ivre de réverbération, comblé d'une joie lente animale, sans nom. La littérature ne me concernait plus, j'avais enfin le monde en direct : nul besoin du philtre des mots imprimés ..."
Suite indochinoise
Jean-Luc Coatelem
Editions de la Table Ronde -
Collection La Petite Vermillon
184 pages. 7€. ISBN : 978-2-703-3052-3
de Florence Noiville
« Enfance / Insouciance. Rime pauvre et paresseuse. Calamiteuse. »
Cette autopsie d'une relation mère-fille évoque le pesanteur des secrets de famille pour une (trop) petite fille, face à l'opacité du monde des adultes. A l'occasion de cette donation, l'auteur revient sur sa jeunesse avec une mère maniaco-dépressive, à une époque, où cette maladie n'était pas encore reconnue comme une maladie, mais perçue comme un tempérament extravagant. Incompréhension de la mise à l'écart et douleurs du passé se font plus vives en se penchant sur l'après-parents. Se confronter à la mort a un pouvoir réfléchissant duel. Dans un jeu de miroir, Florence Noiville est amenée à examiner sa vie et ses relations avec ses parents. Sa vie telle qu'elle est, telle qu'elle était, telle qu'elle était rêvée. Toutes ces « vies » ont un dénominateur commun, une seule et même source, une origine et un commencement : la naissance et la jeunesse. C'est le chemin qui mène Florence Noiville à analyser cette donation : il ne s'agit pas d'un simple transfert de propriété (de nue-propriété symbole de dépouillement et d'un entre-deux). Non. Cette donation matérielle révèle au grand jour, une autre donation impalpable, inchiffrable et non-monétaire : celle de l'éducation et de l'amour, de nos forces et de nos faiblesses, ce qui fait la richesse et l'unicité de chacun. Mais au-delà, en filigrane, elle nous pose cette question : et si notre vie était conditionnée par quelques héritages hors de notre contrôle ? N-at-elle pas mené sa vie, en fonction de cette épreuve ? Y-at-il réellement des familles « maudites » dont les blessures suivent et poursuivent les générations ? Peut-on recevoir les maladies de l'âme en héritage ?
Mais La Donation nous conte également une histoire d'amour. Celle de la narratrice avec ses parents. Comme toute histoire d'amour, celle-ci n'est pas dénuée de conflits, d'incompréhension mais aussi de passion (ibid de souffrances) , quand imperceptiblement ou brutalement nous quittons l'enfance :
« Nous sommes tous orphelins. Notre soif de consolation est inépuisable. J'avais dix ans quand j'ai perdu mes parents. Tous les deux sont en pleine forme aujourd'hui, mais je ne cesse de remuer ciel et terre pour retrouver quelque chose de la vie d'avant. Quoi, je ne saurais le dire exactement. Je cherche le sol primitif. Une trace d'avant le vacillement du monde. »
Chaque enfant est marqué par une pierre, petit caillou ou gros rocher, contre lequel il trébuche et qui marque la fin de son « innocence » , telle une initiation, lors de laquelle les masques tombent. La Donation évoque également ces souvenirs vifs ou pauvres, difficilement appréciables par leur éloignement dans le temps et notre « habit » d'adulte.
« Tout tournait autour. La donation ou plutôt le don. Avec toutes ses variations : l'abandon, le don, le pardon. »
Journaliste et rédactrice en chef du Monde des Livres,Florence Noiville signe ici son premier roman, après un passage prolifique en littérature jeunesse et une biographie d'Isaac B.Singer. Elle écrit également sous son nom d'épouse, Florence Hirsch, sous lequel elle a publié le merveilleux roman jeunesse, Je Cherche Les Clés du Paradis, qui évoque le deuil et la perte et fait écho à la Donation.
La Donation
Florence Noiville
Edition Stock
126 pages. 13€. ISBN : 978-2-234-05903-0
Ensemble de critiques consacrée à l'enfance dans la littérature à paraître dans la revue In-Fusion, n°2 "l'enfance".
Diffusion et distribuion : Editions du Jasmin (www.editions-du-jasmin.com). Tél : 01.41.27.04.48 / Fax : 01.42.70.11.59