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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 21:49

Lire est certes un loisir, mais un loisir formateur, qui peut modeler, malmener ou guider le lecteur.

Un sondage TNS-Sofres de 2004 révèle que de nombreux lecteurs ont un « livre fondateur ». Pour 47% d'entre eux, celui-ci leur donne le goût d'un auteur, d'un genre littéraire ; pour 37%, il leur permet de découvrir ou de comprendre certaines choses sur le monde ou leur donne le goût de la lecture (36%) et leur fait aimer les livres (28%). Enfin 24% des lecteurs avouent qu'il influence leurs croyances, leurs idées et leurs valeurs.

Il est assez étonnant de constater dès lors que dans 50% des cas, le livre préféré a été acheté (offet pour 18% des lecteurs et prêté dans 11% des cas). Et enfin ce livre n'a fait l'objet d'une lecture imposée par l'école que dans 10% des cas.

 

Parmi le "Top 10" :

1 : " La Bible " ex aequo avec " Les Misérables " de Victor Hugo
3 : " Le Petit Prince " d'Antoine de St Exupéry
4 : " Germinal " d'Emile Zola
5 : " Le Seigneur des Anneaux " de JRR Tolkien
6 : " Le Rouge et le Noir " de Stendhal
7 : " Le Grand Meaulnes " d'Alain Fournier
8 : " Vingt mille lieues sous les mers " de Jules Verne
9 : " Jamais sans ma fille " de Betty Mahmoody, " Les Trois Mousquetaires " d'Alexandre Dumas, " La Gloire de mon père " de Marcel Pagnol, " Le Journal d'Anne Frank "


Lire n'est pas un acte anodin. Ouvrir un livre, c'est une ouverture de soi, qui peut avoir un impact. En effet, un lien intime se noue entre l'objet, l'auteur et le lecteur, et ce dès les premières pages. Ainsi nous acceptons de « s'abandonner » à ces écrits et d''être transformé par ceux-ci. Aussi ce souvenir de lecture, s'il a un fort impact, se traduira de manière affective – le livre tant apprécié deviendra le « livre  préféré », où pourra même lui accorder une place de choix s'il devient « de chevet » ou nous nous exclamerons que nous avons « détesté » ce livre, et le metterons au ban de nos bibliothèques ... Drôle de sort.

Lire est un plaisir « léger » dirons certains mais c'est faire peu de ces livres qui ont scellé de grandes vocations, notamment littéraires ? Non, il ne faut pas faire peu de cas de ses lectures et encore moins négliger celle de la jeunesse, mais au contraire guider celle-ci. Susciter en elle un goût pour celle-ci, piquer sa curiosité, car après tout ce qui aménera cet enfant vers d'autres lectures sera cette curiosité, cette graine qui aura germée dans son esprit ... 


L'étude complète est accessible en cliquant sur ce lien

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 17:57

de Gilles Perrault

Voilà un court roman d'une centaine de pages ayant pour cadre la campagne angevine. Sylvie, femme délaissée d'une trentaine d'années, doit trouver le décor d'un futur film. Elle choisit de se rendre dans la maison, où elle fut accueillie avec sa famille pendant l'exode. Les propriétaires ont changé. Arrivée inopportune puisque celui-ci tout juste défunt. Son fils lui ouvre la porte de cette maison tant aimée. A bout de fatigue et de confidences en confidences, elle s'arrête pour la nuit. Ces quelques heures en présence de Gérard vont être l'occasion d'un bilan et d'un nouveau départ.
Un bon roman dont malheureusement la fin se dévoile un peu trop tôt. Mais les personnages, joliment portraiturés, semblent si ordinaires que ce qui leur arrive nous touche et nous émeut.
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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 21:17

Dans la continuité d'Alabama Song, voici un nouveau roman sur le tandem Zelda-Scott Fitzgerald, brillant symbole des années 30 trépidantes ! Ecrit par Jacques Tournier, traducteur de Scott (notamment Gatsby le Magnifique et Tendre Est La Nuit), il propose une autre lecture de ce couple qui marqua la littérature. A partir des lettres de Zelda et de Scott, il livre ici une biographie non romancée ... Une prochaine lecture en perspective !

Résumé de l'éditeur:
Cette jeune fille avait tout, la beauté, le talent, une famille qui l'aimait.
Elle était la Belle de Montgomery, la fille du président de la Cour suprême d'Alabama. Tout le monde l'admirait et elle pouvait tout se permettre. Mais elle a tout perdu en perdant sa tête. Elle est devenue folle. Et j'en suis passionnément amoureux.

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 17:33

 

mquint.gifde Michel Quint.

 

 


Voilà un très beau roman dans l'univers du théâtre écrit avec sensibilité et poésie par Michel Quint, auteur du non moins merveilleux Effroyables Jardins. Vous l'aurez compris, c'est un de mes coups de coeur !

 

 

Vraie confidence ou théâtre dans le théâtre, la forme déstabilise et séduit. Et pourtant il s'agit bien d'une fiction comme l'auteur tient à le signaler, centrée sur une personnalité : Gérard Philipe. Et mon mal est délicieux n'est pas à proprement parler une fiction sur l'illustre comédien, mais celui-ci est le centre et le fil d'Ariane de ce récit émouvant. Premier niveau de lecture : Michel Quint est en résidence d'écrivain, et au détour d'une balade au sein de l'ancienne Chartreuse à Villeneuve-lès-Avignon et de la cueillette d'une fleur de jasmin, il rencontre Max Klein, un vieil homme original, qui se lance dans une confidence aux allures de tirade. Cette fleur est une porte ouverte sur le passé de ces vieilles pierres qui auront vu deux jeunes adultes jouer à Rodrigue (Max) et Chimène (Luz, sa bien-aimée), un amour passionné pour Gérard Philipe naître avec celle d'une grande promesse, qu'il revienne jouer en ces lieux "Le Cid" ... Tandis que la guerre se fait plus présente, l'amour du Luz pour le comédien vibre au fur et à mesure des représentations de celui-ci, alors qu'un autre grand amour se fera abnégation pour soulager le coeur de sa belle.
 Loin d'être un catalogue de bon sentiments, ce court roman surprend par son originalité et son récit étonnant jusqu'aux dernières lignes. Vibrant et reflet d'un amour réel pour le théâtre.

Pour aller plus loin : un portrait de Michel Quint sur le site L'Express Livres

 

Résumé de l'éditeur :

 

Et si, vers juin 40, Chimène se réincarnait, métamorphosée, en Luz, jeune réfugiée de la guerre d'Espagne, au milieu des ruines de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon? Et si Max, jeune fils de juge, devenait chaque soir son Rodrigue fou d'amour? Et si, un de ces soirs, un ténébreux nommé Gérard remplaçait Max dans le rôle de Rodrigue et le cœur de Luz? Et s'il promettait de revenir jouer Le Cid en Avignon, quand il serait devenu comédien? Et si c'était Gérard Philipe...? Une romance d'amour, dans une langue riche et chaude, où le tragique naît du "malentendu d'un baiser attendu et jamais réclamé ".


Et Mon Mal Est Délicieux
Michel Quint
Editions Joëlle Losfeld
83 pages. 8€. ISBN : 2-07-078904-7
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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 13:16
Comment nous avons ruiné nos enfants Comment nous avons ruiné nos enfants, de Patrick Artus et Marie-Paule Virard
Résumé des éditions de la Découverte :
Depuis les années 2000, les nouvelles générations sont plongées dans un grand désarroi et leur soutien au système se délite progressivement : les jeunes de banlieues constatent qu’ils n’ont rien à en attendre, les étudiants que leurs diplômes ne leur garantissent pas l’emploi, les trentenaires que l’ascenseur social est en panne. Tout se passe comme si la France avait sacrifié sa jeunesse pour préserver coûte que coûte son « modèle social », lequel profite essentiellement aux baby boomers.
Dans ce livre incisif, Patrick Artus et Marie-Paule Virard montrent que depuis les années 1970, les politiques économiques menées en France n’ont pas préparé l’avenir. D’où le noir aujourd’hui : productivité déclinante et vieillissement démographique, permanence du chômage de masse, déséquilibres structurels des systèmes de protection sociale, repli de l’industrie dans la compétition internationale, argent public consacré au financement des priorités du passé dans un contexte de déficits et d’endettement élevés… La génération au pouvoir n’a-t-elle pas « ruiné » l’avenir de ses enfants ?
Les auteurs expliquent pourquoi le statu quo n’est plus possible face aux défis actuels — en particulier le « boom » économique chinois — et proposent des pistes de réflexion susceptibles de redonner espoir aux jeunes générations. Mais qui constituent aussi une interpellation difficile à ignorer pour les responsables politiques, de quelque bord qu’ils soient.

Mort et vie d'Edith Stein, de Yann MoixMort et Vie d'Edith Stein, de Yann Moix
Résumé de Grasset :
Née en 1891, à Breslau, dans une famille juive, Edith Stein fut, dans sa jeunesse, une des plus brillantes élèves du philosophe Edmond Husserl - puis, tentée par la foi chrétienne, elle finit par se convertir au catholicisme et se retira au Carmel sous le nom de soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix. C'est dans ce Carmel, en 1942, que les nazis vinrent l'arrêter, "en tant que juive". Elle fut déportée et gazée à Auschwitz. En 1987, Jean-Paul II béatifia Edith Stein... C'est donc à partir de cette vie, toute de philosophie et d'amour, que Yann Moix a bâti son livre. Ses questions : qui était vraiment Edith ? Qu'est-ce qu'un juif ? Qu'est-ce qu'un juif devenu catholique ? Qu'est-ce qui distingue le sacré du profane ? A quoi se veut-on fidèle en devenant infidèle ?



Desproges et des motsDesproges et des mots, de A à A, 200 définitions assassines ; de Fabienne Waks
Résumé de Textuel :
Abécédaire du parfait desprogien, ce livre fait revivre la lettre et l'inimitable esprit de l' oeuvre du comique. Pour chaque lettre de l'alphabet défile une dizaine de termes nourris de citations des 'Chroniques de la haine ordinaire', du ' Tribunal des flagrants délires' ou de chansons, pour la plupart inédites.



La vie possible de Christian BoltanskiLa Vie Possible de Christian Boltanski, de Catherine Grenier
Résumé du Seuil :
En février 2005,j'ai proposé à Christian Boltanski de composer une autobiographie sous forme de 'confession' dictée. Nous nous sommes rencontrés presque chaque semaine durant un an, pour de longs entretiens enregistrés. Ces séances, que Christian Boltanski a rapidement comparées à une psychanalyse, étaient basées sur une règle du jeu précise : raconter sa vie comme son oeuvre, et éviter toute modification ou censure de la parole livrée. Au jour de leur parution, Christian Boltanski n'a lu ni les transcriptions de nos rencontres, ni le manuscrit quej'ai mis en forme de la façon la plus littérale possible. Je n'ai rien écrit personnellement de ce livre, mais le contenu m'en est entièrement imputable.


Jacques, le petit lézard géantJacques, le petit lézard géant, de Libon
Résumé de Dupuis :
Un épatant varan géant. Jacques est un petit lézard qui, suite à une mini-expérience atomique, a été irradié. Du coup, ses facultés intellectuelles ont été surdéveloppées (il pense, il parle) et il est devenu géant (1m30, ce qui est géant pour un petit lézard). Plus que de la panique, son apparition dans le monde des humains va provoquer une confusion pas possible. Mamie gâteuse, policiers soupçonneux et dépassés par les événements, journaliste chasseur de scoops, directeur de cirque en mal de phénomènes : tous les humains qu'il va croiser sur sa route vont être le point de départ d'histoires totalement délirantes.
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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 18:34
C'est désormais possible grâce au travail de numérisation de  cet important patrimoine littéraire par la Bibliothèque Municipale de Grenoble. Vous pouvez donc d'ores et déjà consultés 6 cahiers du Journal de Stendhal ainsi que 5 volumes de La Vie de Henry Bruhard, oeuvre autobiographique dans laquelle Stendhal a livré ses souvenirs de jeunesse. Ce Journal, rédigé entre 1805 et 1814,  permet de rentrer dans l'intimité de Stendhal et de mieux appréhender son oeuvre littéraire.
stendhal.jpgIls sont publiés sur le site Internet de la Bibliothèque dans la section "collections numérisées".

A parcourir également : l'exposition virtuelle consacrée à Stendhal sur le site de l'Université de Paris XII

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12 février 2008 2 12 /02 /février /2008 22:03
Un petit quizz littéraire  pour se détendre : http://livres.linternaute.com/questionnaire/fiche/6030/d/f/1/
Saurez-vous retrouver à quel livre appartiennent ces premières phrases ? Mon score : 8/10 !
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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 12:32
Juillet des dahuts, de Gérard Sanseyde Gérard Sansey

Ah les jolies colonies de vacances ... C'est à ces mémorables colonies que Gérard Sansey rend hommage (et à ses parents auxquels il dedice son livre, eux qui lui ont donné la chance de connaître ces fameuses colonies).
1966. Celui-ci part en colo à Arlac-Solférino. Au programme : crapahuts dans les montagnes et chahutages en tout genre. Très vite des amitiés se tissent au sein du groupe et un esprit bon enfant s'installe entre eux et les monos. C'est le temps des vacances où l'on rivalise 'ingéniosité pour faire les 400 coups mais c'est également le temps des premiers émois, où l'on apprend la concurrence et la séduction.
"Juillet des dahuts" est une véritable plongée dans une colonie des années 60, avec ses joies, ses tourments et ses espiègleries. Premières amours, amitiés et aversions de la jeunesse sont décrites avec fraîcheur dans ses belles pages. Juillet des dahuts séduiront tous ceux qui veulent se replonger dans les douceurs de l'enfance et des vacances en collectivité.
Gérard Sansey est l'auteur également de fables, publiées également chez Elytis, ainsi que des cahiers d'exercices de la méthode Boscher et d'une méthode complète d'apprentissage de la lecture.

Résumé de l'éditeur :
De la colonie de vacances, où le temps s'efface au profit du jeu et de la douce transgression de l'interdit, l'auteur a gardé des souvenirs intacts, comme un pot de confiture dont il ne verrait jamais la fin...
De ce moment fugace, où l'enfant devient homme au contact des autres, restent le sentiment d'une liberté sans fin, le bonheur d'avoir approché la nature au plus près et la majesté de ces montagnes que l'on voulait gravir au plus vite, bien avant les copains, pour devenir enfin le roi du monde.
Le lecteur retrouvera dans ce Juillet des Dahuts, toute l'ambiance de La guerre des boutons, du Sac de billes et de ces oeuvres qui témoignent des bonheurs de l'enfance...

Juillet des Dahuts
Gérard Sansey
Edition Elytis
272 pages. 19€. ISBN : 2-914659-60-1
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1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 12:20
Alabama Song, Gilles Leroyde Gilles Leroy.
Prix Goncourt 2007.


guille.png Ecrire c’est passer tout de suite aux choses sérieuses, l’enfer direct, le gril continu, avec parfois des joies sous les décharges de mille volts.undefined


"Alabama Song". Un titre gorgé de blues nostalgique qui rappelle ces chaudes terres du Sud des Etats-Unis. L'Alabama d'où est originaire, Zelda Sayre, a.k., Zelda Fitzgerald. "Southern Belle" des années 20, elle sera l'atout charme et la muse de Scott Fitzgerald, le jeune et talentueux auteur de "Gatsby le Magnifique". Mondanités, fastes et provocations seront leur lot quotidien durant leur fulgurante ascension, cela en partie, grâce à la personnalité hors normes de Zelda, pétillant feu follet, affranchie du "qu'en dira-t-on?" et fantasque.

Alabama Song laisse pantois.
Ce portrait passionnant est une rencontre. Rencontre d'abord avec Leroy et rencontre avec Zelda. Le style de Leroy, qui vous plonge dans ces années folles, avec une confondante véracité. Plongés dans la lecture d'Alabama Song, nous sommes en Alabama ou à New York, dans les clubs de jazz, ou chez les Fitzgerald à suivre à rythme trépidant leurs excentricités, leurs coups de coeur et de gueule, leur progressive perdition  ... Ecrit à la première personne, nous rentrons dans l'intimité - possible - de Zelda : sa provocation naturelle due aux poids de la société puritaine dans laquelle elle évolue et à son héritage famillial, son amour pour son "Goofo" et sa révélation à New York, où la chrysalide de la Southern Belle, la "crottée à l'esprit cinglant" en symbole du "Jazz age" alliant beauté et esprit sulfureux.  Mais bien plus qu'un simple portrait et chronique animée de ces deux artistes, Alabama Song pousse à la réflexion : à quel point un auteur peut utiliser la vie de sa muse pour s'en inspirer ? Est-il possible pour une muse de retrouver une "vraie" liberté, de cesser d'être une "poupée", un objet d'inspiration et de création ? Domination de l'homme par l'ambition, le faste, les amitiés d'intérêt (O'Connor ...), par sa propre personnalité, les protagonistes sont intiment liés et emprisonnés : Scott ne peut écrire sans Zelda, Zelda n'existe pas en société sans Scott (au début du moins) et ne peut exister artistiquement avec lui, plagiée ou usurpée ... puis maltraitée, ballotée entre nombre d'hopitaux psychiatriques et de médecins en tout genre. Mariage d'amour, "contrat publicitaire", contrat tout court, leur union restera chaotique jusqu'à sa fin.
Entre biographie et fiction, le roman peut laisser une impression "partagée". Quelle est la part de fiction et de réalité ? Cela bouscule toute la relecture du livre. oui, comme le précise Gilles Leroy, "il faut lire Alabama Song comme un roman et non comme une biographie de Zelda Fitzgerald en tant que personne historique.

Alabama Song redonne envie de se plonger dans l'oeuvre de Fitzgerald et surtout de découvrir Zelda ainsi que ses écrits.


L'interview de Gilles Leroy sur evene.fr

 

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 12:43
ADesarthe.gifd'Agnès Desarthe

Quel titre alléchant, n'est-il pas ? Derrière cet appel à la gourmandise se trouve une galerie de personnages attachants, à commencer par Myriam, principale protagoniste, la quarantaine, dont le passé est quelque peu mystèrieux, embrumé par une faute "impardonnable". Cette femme, toujours grave mais fantasque, qui ouvre son restaurant comme d'autres changent de chemises, sonnée par la vie, a gardé ses utopies et continue à rêver de phalanstères...  "Chez moi", ainsi appelle-t-elle en toute simplicité son restaurant et logis. Elle s'évertue à y réaliser une cuisine conviviale, ingénieuse et hors normes, car elle veut faire de "Chez moi" un restaurant pas comme un autre. On y croise, deux jeunes lycéennes, attelées à y résoudre leurs devoirs de philo, Vincent, un commerçant "voisin", fleuriste, amoureux de surcroît de l'inventive tenancière, Ben, jeune homme à l'ossature fine et légère, lui conférant un air maladroit de pantin, mais d'une douceur et d'une vivacité déconcertante.
Mangez-moi est une quête. Myriam cherche "à joindre les deux bouts", pas seulement financier pour sauver son affaire de la faillite, mais ceux de son histoire, son passé et son avenir, tel un sandwich, avec au milieu un présent qu'elle va apprendre à "dompter", une vie qu'elle va se réapproprier. Car Myriam a dû fuire et doit reprendre sa place et sa vie en main. Une claque aura suffi à la faire vaciller. Une claque qui aura suffi à faire disparaître son instinct maternel et qui ouvrira un long chemin de souffrance. L'écriture d'Agnès Desarthe est un régal, riche et généreuse et ses descriptions savoureuses et sensuelles. En la lisant, on sent presque l'odeur des mets et le tintement des casseroles ... Nous y sommes dans ce fameux restaurant et on y ressent la chaleur de Myriam.

 

Résumé de l'éditeur :

Myriam est un peu perdue, un peu fantaisiste et un peu rêveuse.
Un beau jour, elle décide d'ouvrir son restaurant. A sa propre surprise, Chez moi devient vite le rendez-vous incontournable des habitants du quartier, le havre chaleureux où tout le monde se retrouve. Dans sa cantine, Myriam ouvre l'appétit et délie les esprits, avec l'instinct, la grâce et la sensualité des artistes aux fourneaux...


Mangez-moi
Agnès Desarthe
Editions de l'Olivier
306 pages.  20€. 
ISBN: 2879295319

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