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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 22:18

desaccords-imparfaits-jonathan-coe.jpgQuatre textes de Coe, rassemblés dans un recueil inédit, après une publication échelonnée entre 1995 et 2005.
Une commande spéciale de Gallimard, qui permet de redécouvrir ces textes, trois nouvelles et un article publié dans les Cahiers du Cinéma, montrant à quel point nos vies peuvent être sur le fil du rasoir, basculer d'un moment à un autre, par une parole donnée, un geste contenu. Le poids de nos actes manqués ont une résonnance étrange dans ces histoires, où le lecteur est interpellé, comme 9e et 13e. Enfance, âge adulte, les revers de la médaille n'attendent pas le nombre des années.

Un recueil émouvant remarquable d'introspection et de sensibilité. L'ensemble peut paraître parfois inégal ou décousu, mais la prose courte de Coe offre de véritables moments de jubilation malgré tout.

Une mention toute particulière pour la nouvelle "Journal d'une obsession", véritable hymne à la passion de Coe pour le réalisateur Billy Wilder.


Désaccords imparfaits.
Jonathan Coe.
Editions Gallimard.
99 pages. 8,90€. ISBN : 9782070133628

 A voir !

Le site de Jonathan Coe.

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 22:24

Marc-Dugain-Avenue-des-Geants1.jpgGéant est un qualificatif incontournable. 2,20m, 120 kg, Al Kenner  a un physique gargantuesque.  Et ses capacités intellectuelles sont tout aussi gigantesques. Il possède une hypermnèsie et son QI dépasserait celui d'Einstein. Pas évident de bien vivre avec cela surtout quand on a quinze ans. Mais le mal-être profond d'Al ne s'expliquerait-il pas plutôt par la hargne de sa mère à son égard, contre ce fils qui est une "fausse couche" réussie ? Cette étrange "chambre" installée dans la chaudière, celle-là même dans laquelle Al brûlera un des chat de concours de sa mère. Mais Al fera pire, beaucoup pire.
Il va sans doute que le divorce de ses parents à l'âge de 13 ans n'arrangea pas une relation mère-fils plus que malsaine.
Envoyé chez son père à l'âge tendre, il met mal à l'aise sa belle-mère. Ne pouvant le garder pour cette raison auprès de lui, son père le renvoit chez ses grands-parents. Un profond sentiment de perte et d'abandon s'empare du jeune garçon, qui ayant tout le loisir d'observer et de décortiquer le comportement de sa grand-mère, comprend mieux le choix de son père en épousant une femme tout aussi castatrice.  Ainsi donc sa grand-mère se situe à l'origine du mal. Ainsi donc une lente mécanique qui couvait depuis des années se met en place. Cela commencera par le meurtre de sang froid de ses grands-parents à 15 ans, d'abord la grand-mère puis le grand-père qu'il pense incapable de s'en sortir seul. Un sentiment de pitié ? Une vague émotion ? Non, un raisonnement froid et implacable, purement intellectuel. Ce double meurtre marque le début d'une "carrière" de tueur en série qui ne finira qu'avec l'ultime meurtre de sa mère ...

Marc Dugain s'attaque à un mythe en décortiquant le chemin suivi par Ed Kemper dont Al Kenner est l'incarnation littéraire.  Sous sa plume à la description méthodique, sans sympathie ou antipathie aucune, la personnalité complexe et trouble d'Ed Kemper refait surface, faisant naviguer le lecteur entre horreur et attendrissement pour ce gamin cassé par sa famille. Sans sombrer dans le voyeurisme et le glauque, avec la juste distance tel un chroniqueur, il donne la voix à celui qui permit paradoxalement à mieux comprendre le fonctionnement des serial killers. La justesse mais aussi l'économie des mots dans les moments forts sont le tour de force de ce roman percutant.

Avenue des géants.
Marc Dugain.
Editions Gallimard.
360 p. 21,50€. ISBN :978-2-07-013235-5

 A voir !

Un entretien avec Marc Dugain sur le site des éditions Gallimard

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 22:02

heritage.jpgAndy Larkham veut rendre hommage à son professeur Furniwall en se rendant à ses funérailles. Cet homme est le seul qui l'ai influencé dans sa jeunesse, et après n'avoir pu publier un manuscrit qu'il lui remit peu de temps avant son décès, Andy culpabilise quelque peu ...
Par un pluvieux hasard, il se trompe de chapelle, et assiste aux funérailles de Christopher Madigan. Lorsqu'il le comprend, il est bien trop tard pour rebrousser chemin ! Mais cette présence polie sera étrangement récompensée. En effet, le défunt a stipulé dans son testament que seules les personnes à la prière d'adieux, seront ses légataires ...
Ainsi Andy se retrouve propulsé comme héritier avec une vieille dame, certainement la gouvernante de Madigan. A la tête d'une soudaine fortune de 37 millions de dollars, la vie de ce jeune assistant éditorial désargenté des éditions Carpe Diem se retrouve bouleversée par cette fortune colossale. Ni une, ni deux, il mettra à profit le leitmotiv de sa maison d'édition ... à commencer par une démission !  Mais très vite vient le temps des interrogations ... Qui est cette jeune femme effacée et austère qui arriva si tard qu'elle ne peut accèder à cet héritage ? Pourquoi cet homme qui finit sa vie seul, imposa une clause aussi étrange ? D'où peut bien venir sa fortune ?

Derrière cette intrigue qui pourrait sembler légère, Nicholas Shakespeare, explore le thème de l'identité et des racines. L'argent fait-il le bonheur ? Il peut être un mauvais maître, faisant tournoyer les têtes, comme celle d'Andy momentanément, ou asservissant l'homme aux funestes projets. Etonnant, nous menant pas où nous pensions aller, Nicholas Shakespeare nous offre une épopée forte agréable des terres arméniennes à Londres, en passant par l'Australie. Un style fluide, une construction habile de l'intrigue combinés à un sens de l'observation certain concocte un délicieux roman. A vous de le lire désormais !

Héritage
Nicholas Shakespeare.
Editions Grasset.
432 pages. 20,90€. ISBN : ISBN : 978-2246772019

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 21:32

bebe-cadum.gifSuperlapin refait des siennes ! Dans cet album mêlant peur du noir et arrivée de bébé, Stéphanie Blake mélange habilement deux grandes craintes enfantines - celle de perdre sa place avec l'arrivée d'un bébé et celle du loup - dans une histoire de grande tendresse. Simon arrivera-t-il à accepter ce nouveau venu qui fait des gazouillis, des guiliguilis, des blablubo, des blablubi ?
Trois jours qu'il est là, et Simon n'a même plus le droit de jouer en faisant du bruit ! Si seulement, il pouvait rentrer ce bébé cadum ! La nuit tombe Simon réfléchit. Beaucoup. Aux loups notamment ... Tout cela fait bien peur à ce petit lapin propulsé "grand en chef". Et si cette nuit était l'occasion de découvrir à quel point le rôle de grand frère ...

Jalousie et courage dans un album humoristique qui dédramatise la nouvelle vie qui s'offre à tous les aînés ! Rigolothérapie garantie ! Dès 3 ans.

 

Bébé Cadum
Stéphanie Blake.
Ecole des loisirs.
18 pages. 12,20€. ISBN : 9782211083430

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 20:00

pageblanche.jpgEloïse Pinson "se réveille" amnésique sur un banc quartier Montgallet à Paris. Non pas qu'elle se soit endormie, mais comme lorsque l'on oublie ce que nous étions venus faire dans une pièce, elle ne souvient plus de ce qu'elle fait là. Pas une seule trace de souvenir, plus de nom, plus de prénom, plus d'histoire. Quelques réflexes, les lignes de métro n'ont plus de secrest pour elle, et elle sait qui est Britney Spears. Son amnésie est étrangement sélective, et Eloïse va devoir rassembler le puzzle de sa vie.
1ère étape, retrouvez son nom et son adresse ... Quoi de plus pratique pour cela qu'un sac de filles, et pour cela il faut le vider.
2ème étape. De petits morceaux de vie apparaissent, une carte d'identité ornée d'une photo et d'un nom qui ne lui dit rien, un plan des lignes de métro ...
Une adresse. Un pas de porte. Un "Mrraow" retentissant. Mais la hantise de passer la porte. Que lui attend-t-il ? Un voisin étonné ? Un amant assassiné ? Une fête improvisée ? Des kidnappeurs ? Un mec blasé ? Un appartement dévasté ? Le FBI France ? Son double ? Un amant volage ? Un avis d'expulsion ? Une famille inquiète ?
Chaque geste prend une nouvelle dimension, comme répondre au téléphone ... Mais ce qui est d'autant plus bouleversant peut-être ce regard nouveau qu'elle porte sur sa vie. Car cette quête identitaire, sous des apparences drôles et cocasses, la confronte à ce qu'elle fut : ses habitudes, ses amis, ses goûts et ses centres d'intérêt - tellement semblables à tant d'autres qu'ils ne font d'elle que quelqu'un parmi tant d'autres.

Avec beaucoup d'humour, Boulet nous propose de regarder au coeur de nos vies, à l'instar d'Eloïse, qui en cherchant à se créer une identité, à suivre les diktats, s'est oublié, laissant derrière elle une page blanche, qui lui  est donné providentiellement de remplir à nouveau. Ainsi elle découvre qu'elle n'a rien en commun avec ses amis, et qu'elle est passée à côté d'une amie, comme du reste de sa vie.
Un excellent et émouvant moment de lecture en perspective grâce aux dessins expressifs de Pénélope Bagieu et scénario de Boulet.

La page blanche.
Boulet, Pénélope Bagieu.
200 pages. 22,80€. ISBN : 978-2-7560-2672-5

 A voir !

Le site de Boulet
Le site de Pénélope Bagieu

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 22:12

monstre.jpgIl se passe bien des choses dans la taupinière ... Papa et maman attendent fébrilement l'arrivée du petit monstre du matin. Tout d'un coup, une patte apparaît. Ouf, celle-ci n'est pas griffue ... Ah mince, soulagement de courte durée, des griffes apparaissent, puis une deuxième patte ... Mais toujours pas de tête, et de bouche, pas de morsures à l'horizon ! Une tête dépasse finalement de la porte, le monstre va ouvrir la bouche. Silence. Un tonitruant et ronchon "Je ne veux pas aller à l'école" résonne alors ... Et si le petit monstre restait tout seul à la maison, cela lui donnerait une bonne leçon ... Après tout, l'école n'accepte pas les petits monstres et papa et maman doivent aller travailler ! Commence pour Louise une drôle de matinée ...
Cocasse, ce tendre album sur les matins difficiles, permet de dédramatiser par le rire, les ronchonnements matinaux ! Et très vite, les petits monstres du matins se reconnaîtront et entonneront malicieusement "C'est moi, le petit monstre du matin !'. Dès 3 ans.

Le petit monstre du matin
Joëlle Denys, Natacha de Bradké.
L'Ecole des loisirs.
32 pages. 11,70€. ISBN : 978-2211200219

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 22:03

F-Stehr.gifHelena se prélasse devant la rivière, quand soudain une souris débarque et s'affaire avec son petit linge. Fort accaparée, elle ne remarque pas Helena lorsque cette dernière la salue ... "Es-tu nouvelle", finit-elle par réaliser ? Mais nouvelle pour quoi se demande Helena ? Pas le temps de deviner, c'est tout un petit monde qui se rassemble près de la rivière pour faire la lessive ! Un monde étonnant ... Et si finalement faire la lessive était bien plus rigolo qu'elle ne le pensait ...
Et nous aussi prenons plaisir à parcourir les pages de cet album au dessin crayonné et aux tendres couleurs pastel. L'histoire rythmée navigue entre douce fable et rêve éveillé, au fil d'une journée magique, entre nouveaux amis, jeux d'eau et chansons didactiques.
Un bel album charmant pour petits et grands. Dès 3 ans.

Jour de lessive.
Frédéric Stehr.
Ecole des loisirs.
25 pages. 12,70€. ISBN : 978-2-211-20113-1

 A voir !

Le site de l'Ecole des loisirs

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 21:00

Kew Gardens, New York. Le 13 mars 1964, Kitty Genovese, après une nuit de travail, rentre chez elle vers trois heures du matin. Elle n'atteindra jamais son domicile car elle sera victime d'un meurtre de sang-froid, qui se déroulera en deux attaques avec la sinistre particularité d'avoir plusieurs témoins sur l'ensemble de la durée du crime. Kitty sera secourue vers 4h25 et décédera de ses blessures et surtout de l'importante hémorragie dont elle fut victime. Car personne n'appela la police ou ne lui porta secours, après la première attaque durant laquelle elle reçut deux coups de couteaux dans le dos. Son calvaire durera près d'une demie-heure lors de laquelle l'assassin viendra par deux fois l'attaquer, et au cours de laquelle près de 38 témoins ont pu partiellement ou totalement suivre son agression, sans qu'un coup de fil à la police soit passé ou plutôt très tardivement, après de longues tergiversations de la part d'un témoin qui appela d'abord son amie qui lui déconseilla fortement d'intervenir. Mal à l'aise et la conscience peu tranquille, il appela pour un second avis une voisine proche de Kitty, qui appela aussitôt les secours et descendit auprès de Kitty.

Cette passivité face à ce tragique évènement a donné lieu à des études sociologiques sur "l'effet Genovese", ou plus communément appelé l'"effet du témoin" (bystander effect) ou "dissolution de la responsabilité, qui démontre que plus les témoins sont nombreux, moins ils sont en capacité d'agir et de porter assister à une victime. Cela est d'autant plus douloureux et choquant dans cette histoire, qu'aux Etats-Unis la non-assistance aux personnes en danger n'est pas un crime. Témoins passifs, non responsables, non coupables ... C'est également suite à cette tragédie que le numéro d'urgence américain, le 911 fut créé.

decoin.jpgCe drame a inspiré de nombreuses oeuvres (y compris une comédie musicale - ! - aux Etats-Unis) dont récemment un film réalisé par Lucas Belvaux, 38 témoins, inspiré lui-même du roman de Didier Decoin, Est-ce ainsi que les femmes meurent ?   Deux approches différentes en littérature, sont particulièrement remarquables l'une très didactique et décortiquant le déroulé de l'évènement (Decoin), l'autre s'inspirant du fait réel pour s'emparer des témoins et réaliser une peinture d'époque pointilliste (Jahn)
L'auteur Goncourisé pour John l'enfer, y reprend le déroulement du meutre, dans un "docufiction", très documenté, à partir notamment de minutes du procès et des témoignages d'époque. L'occasion de se replonger dans un New York des années 60, en perpétuelle évolution, un quartier tranquille dans le Queens faisant peu parler de lui, un de ceux où l'on aime vivre et se promener, comme George Gershwin ou Anaïs Nin. Avec ses bâtiments d'une dizaine d'étages et ses maisons typiques de deux-trois étages, avec des commerces en rez-de-chaussée, il y fait bon vivre et l'on pourrait croire qu'il y est plus facile d'y sortir de l'anonymat urbain. L'écriture froide et quasi chirurgicale de Didier Decoin décortique certains éléments marquants tout en les intégrant à sa fiction, comme le choix d'une Corvair blanche par l'assassin Moseley pour ses "chasses nocturnes", véhicule si peu ordinaire, qu'il participera à son arrestation ...
A travers l'artifice d'un couple factice, absent lors du drame et utilisé tel un fil d'Ariane entre les atrocités du 13 mars et les recherches de la police et des journalistes, nous ne pouvons que constater comme eux les étonnants mutisme et apathie des voisins présents, et nous demander à notre tour, comment aurions-nous réagi ? Aurions-nous été capable d'intervenir face à cette horreur, alors même que les Etats-Unis étaient en émoi en raison de deux crimes précédents ayant eu lieu le jour de l'assassinat de Kennedy, et dont le ou les responsable(s) étai(en) toujours dans la nature ... Ainsi Decoin conclut sur cette réflexion médidative d'Einstein :  Le monde est un endroit redoutable. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, qu'à cause de ceux qui voient ce mal et ne font rien ...

 

de-bons-voisins.jpgAmbiance noire et kaleïdoscopique dans ce premier roman et polar de Ryan David Jahn, dans lequel il distille à chaque page un suspens maîtrisé, car même si nous connaissons déjà le calvaire que vivra Kate, De bons voisins, est l'histoire de démissions ordinaires, plus ou moins inoffensives, qui atteindront leur apogée dans cette nuit fatale pour Kitty, devenue Kate.
Nous retrouvons ce petit bout de femme, à la fermeture du bar où elle travaille. La nuit est déjà pesante, cette circulation nocturne nous plongeant d'ores et déjà dans l'insécurité quotidienne, une voiture furieuse roulant à tombeau ouvert, doublant Kate et disparaissant dans le noir avant et de percuter un 4x4 dans un bruit de tôle funeste. Et déjà une première démission dans ce lot de faiblesses et lâchetés humaines que nous croiserons tout au long de ces pages, avec la fuite du conducteur de 4x4, qui pourtant n'était pas en tort ...
Jahn joue sur tous les fronts pour nous donner une vision d'ensemble sur chaque moment clé, passant d'appartements en appartements, de témoins en témoins, de la victime à l'assassin. Surgissent les premiers cris d'appel au secours au milieu de la nuit, et nous évoluons à nouveau d'appartements en appartements, de bonnes excuses en fuites, excepté ce jeune homme, Patrick, aux petits soins pour sa mère malade et qui devrait passer  une visite médicale le lendemain pour rejoindre les contingents américains au Vietnam ...
"Laissez cette femme tranquille ! " Ce cri d'indignation sera la seule intervention bienfaitrice sur laquelle Kate pourra compter avant l'aurore. Personne ne descendra la secourir, alors qu'elle est si visible sous ce lampadaire, ramassée sur elle-même comme un petit moineau blessé, un petit moineau sous lequel s'étend inexorablement une flaque bientôt noirâtre. Chacun vivant presque cette interruption comme un interlude dans le flux de ses préoccupations quotidiennes : un couple se déchire, un autre se forme, deux autres s'échangent, un fils veille sur sa mère souffrante, une femme attend dans l'angoisse le retour de son mari, parti voir les dégâts causés par sa voiture (et si dans ce landeau, il y avait bien un nourrisson ?), un infirmier voit arrivé devant lui son ancien bourreau de jeunesse et doit le sauver, un policier doit effacer toute trace menant à ses malversations dusse-t-il pour cela s'éclabousser les mains de sang  ....
Appelle-t-on ? Non, d'autres voisins l'ont déjà fait ne saturons pas les lignes téléphoniques ... Et si ce n'est pas le cas ? Non, ce n'est pas possible, nous sommes plusieurs à voir ce qui se passe ... Elle se relève, cela doit aller ... Kate est effectivement une combattante, "fastoche" pour elle d'atteindre la porte de son domicile, où elle avait pu déjà inséré sa clé ... "fastoche", l'attaquant a fui, les voisins me voit, ils ont dû appeler les secours ... A ce moment là, nous savons le drame inexorable qui se trame, à la croisée de ce parc, lorsque l'assassin revient finir ce qu'il n'a pu précédemment achever encore une fois sous l'indifférence de tous.
 

Ces deux romans ne vous laisseront pas de glace et pourront peut-être même vous déranger, non pas seulement par le crime évoqué, mais par cette dissolution de la responsabilité, qui vous questionnera : combien de fois une petite voix s'éleva en vous devant un accident, vous disant, depuis le temps, quelqu'un a dû certainement appeler ...

Est-ce ainsi que les femmes meurent ?
Didier Decoin.
Editions Grasset.
226 pages. 18,20€. ISBN : 9782246682219

De bons voisins

Ryan David Jahn.
Editions Actes Sud.
272 pages. 21,30€. ISBN : 978-2-330-00229-9  

 


 A voir !

Le site de Ryan David Jahn
Le site des éditions Actes Sud
Le site des éditions Grasset

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 21:15

lame-de-fond2.jpgSamedi 26 décembre 2004. Pendant que le globe est à la fête, la mer se retire sur les plages thaïlandaises.
Romane Bréjeance, femme d'affaires accomplie mais épouse et mère balottée par  une vie qu'elle ne maîtrise plus, fait partie de ces rescapés miraculés du terrible tsunami. Cette lame de fond dévasatrice inaugure pour elle une nouvelle et immanquable étape de sa vie. Errant dans la jungle, elle croise le cadavre d'une jeune femme qui lui ressemble étrangement. Renonçant à vivre une vie à laquelle elle ne trouve plus de sens, elle adopte alors l'identité de la défunte, refuse d'être rapatriée, laissant derrière elle un mari qui n'en est plus un et une adolescente en rébellion.
Avec quelques dollars en poche, elle retrouve la ville incandescente, dont le coeur bat  à nouveau, indifférent à la catastrophe, les gogo girls sur le trottoir, les touristes toujours présents par flots, dans une indécente et morbide attraction. Cette fuite en avant signera sa renaissance face à un passé irréconciliable.

Sur le thème de rédemption et du renoncement, voilà un livre dont le thème fera écho au film Au-delà, réalisé par Clint Eastwood en 2011, qui questionne les expériences de mort imminente, à travers trois personnages, dont Marie, une française qui réchappa au tsunami. Cécilia Dutter y explore la féminité, la maternité qui ne va pas de soi, le couple et l'incessante valse d'exigences auxquelles les femmes doivent faire face dans une gymnastique qui si elle ne pouvait s'avérer dangereuse, en resterait gracieuse :

"Je poursuivais l'ambition d'être une bonne épouse et une bonne mère tout en menant ma carrière de front. Je vivais dans l'idée que pour s'épanouir pleinement, une fille devait réaliser ce triple salto. Comme les autres, je m'étais entraînée. Et j'avais fini par exécuter le saut périlleux que l'on attendait. Je courrais après cet accomplissement personnel. Oui, je courais. C'était bien la seule chose que je pouvais dire. Mon existence s'était même résumer à cette course de fond solitaire."


Journaliste, Cécilia Dutter écrit notamment des articles pour le Magazine Littéraire.

Lame de fond
Cécilia Dutter
Editions Albin Michel

 


Au-delà
Bande annonce vost publié par CineMovies.fr - Les sorties ciné en vidéo
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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 20:21

70383084.jpgTadaaa ! C'est qui qui a une faim de loup loin d'être un toc et le vilain tic de dire sans cesse "manger manger ..." c'est le moustoc !
Petit moustique ordinaire, cette étrange créature un peu toc-toc a eu le drôle d'idée de piquer un vieux coq qui se moque bien de la présence des moustiques pour soulager ses instestins endoloris ... De cette embaumante rencontre mute le moustique en moustoc ! Plus gros, plus fort et mais pas plus malin, celui-ci croise le chemin de Mademoiselle Lacourge, une dame sans âge effacée, qui comme chaque vendredi, va acheter ses 150 gr de queues de cochon, pour réaliser ses fameuses tagliatelles qui lui vaudraient une certaine renommée ... Un drôle de tandem va naître sous les yeux du lecteur d'une étrange façon entre le glouton insecte mutant et la dame esseulée.
Un album aux couleurs vives dont la couverture instille un léger suspens, avant de nous embarquer dans une folle aventure inattendue et étonnante (bien vu la pré bande-annonce de l'album ! )
Dès 4 ans.


Le Moustoc.
Michaël Escoffier, Matthieur Maudet
Editions Frimousse. Collection Maxiboum.
30 p. 15€. ISBN : 978-2-35241-115-4


 A voir !

Le blog de Mickaël Escoffier
Le blog de Matthieu Maudet

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